Dominique Chékaoui, Psychologue à Saint-Nazaire vous présente les différentes approches psychothérapeutiques :
 

Toute consultation en psychothérapie est motivée par le désir d'un gain, et le plus souvent par un désir de changement... le souhait exprimé que "tout redevienne comme avant" est à comprendre dans une perspective de changement, c'est-à-dire dans le cadre d'une rupture avec l'état actuel.

La notion de changement regroupe classiquement trois notions :
- une meilleure qualité de vie
- une souffrance moins importante ou mieux gérée
- un bien-être psychologique

Toutes écoles confondues, la qualité de l'alliance thérapeutique (ensemble desaspects relationnels entre un patient et son thérapeute dans une dimension de collaboration et d'ajustement réciproque à l'autre) reste néanmoins un fait majeur lorsque l'on évalue l'efficacité et les effets d'une psychothérapie, cette alliance thérapeutique étant le prédicteur le plus important, le plus robuste et le plus stable de l'efficacité d'un suivi thérapeutique.
La bonne qualité de l'alliance thérapeutique est, en effet, un bon facteur prédictif de l'évolution d'une psychothérapie, car elle favorise chez le patient sa motivation à changer, une gestion émotionnelle affinée, une meilleure estime de soi, ainsi que l'acquisition de nouveaux comportements.

Etre thérapeute :

Quelle que soit l'approche thérapeutique, il importe qu'elle soit animée par de
vrais principes déontologiques, et exercée par des praticiens ayant reçu une
formation adéquate, et la plus exhaustive possible.
Au préalable, il s'avère donc nécessaire d'avoir reçu et validé l'intégralité de la
formation à la thérapie proposée.

D'une manière générale, on peut dire qu'un thérapeute est efficace dans la
mesure où il va savoir faire appel aux différentes formes de créativité qui sont à
sa disposition. Celles-ci vont impliquer le jeu interactif, l'innovation qui est une
recherche de tatonnements, d'essais et d'erreurs, et voire même, le recours à
l'improvisation...mais elles supposent de la rigueur conceptuelle et aussi, bien
sûr, quand cela est possible, de l'humour... dans l'identification de ce qui est
thérapeutique, les qualités personnelles du praticien font donc évidemment partie
des facteurs communs à l'ensemble des méthodes...

Les principales écoles de psychothérapie ont "fixé", rigidifié et prescrit l'adoption
exclusive de certaines attitudes et techniques de la part du psychothérapeute.
Or, dans une approche intégrative, il s'avère au contraire essentiel de
décloisonner ces pratiques pour passer de catégories fixes à des considérations
multidimentionnelles, et à une conception souple de la relation thérapeutique.


LA PSYCHOTHERAPIE EN FRANCE ...

Aujourd'hui, il existe au moins autant de jours dans l'année que de méthodes de psychothérapies, mais en réalité, à peine une quinzaine de méthodes sont actuellement reconnues comme "scientifiquement validées". Elles peuvent être regroupées en cinq courant principaux, qui, à eux seuls, représentent l'essentiel des approches utilisés actuellement :

- la psychanalyse et les thérapies psychodynamiques d'inspiration psychanalytique (Freud, Jung, Adler, Lacan, etc...).
Elles représentent aujourd'hui environ 30 % des psychothérapies pratiquées en France (dont 12 % / psychanalyse classique).

- les psychothérapies humanistes ou existentielles
L'approche centrée sur la personne (C. Rogers), la Gestalt-thérapie (F.Perls), l'analyse transactionnelle (E.Berne), le psychodrame (Moreno), la PNL (Grinder et Bandler), l'hypnose (Erickson), l'EMDR, etc ...
Souvent combinées de manière intégrative, elles représentent environ 35 à 40 % des thérapies pratiquées en France.

- les psychothérapies comportementales et cognitives (TCC)
Elles représentent de 15 à 20 % des thérapies pratiquées en France, mais sont cependant très prisées dans les pays anglo-saxons.

- les thérapies stratégiques et systémiques.
En particulier les thérapies familiales, où le patient n'est plus une seule personne mais la famille considérée comme un tout : 10 à 15 % des thérapies.

- les thérapies psycho-corporelles (relaxation, sophrologie, thérapie reichienne et bioénergie...).
Elles s'intéressent en particulier aux dimensions énergétique, psycho-physique, voire parfois aussi spirituelle (végétothérapie de Reich, analyse bioénergétique de Lowen, thérapie primale de Janov, etc...) et totalisent environ 5% des thérapies.

Vers une complémentarité :

Jusqu'alors les différentes traditions thérapeutiques avaient tendance à se spécialiser sur des aspects bien précis du comportement humain :
par exemple la dimension de l'inconscient en psychanalyse, l'utilisation
des lois du comportement dans la thérapie cognitivo-comportementale,
l'importance accordée à l'empathie et l'expérience personnelle dans l'approche
centrée sur le client...
Si l'on part effectivement du postulat qu'on ne peut provoquer de changement
qu'à partir d'un seul aspect du fonctionnement d'un patient - que ce soit
l'absence d'insight, des problèmes de comportement ou un affect réprimé -
alors il est clair que ces différentes orientations sont irréconciliables.
Mais si l'on postule une synergie entre les pensées, les actions, et les émotions,
on peut alors considérer les forces de chaque approche comme complémentaires.
D'ailleurs, si au début du traitement, chacune des différentes approches
thérapeutiques agit préférentiellement sur une ou deux des cibles élémentaires
de la psychothérapie (cognition, affect, comportement, sensation, contexte),
toutes visent finalement à avoir un impact émotionnel, et à amener un
changement de perception en vue de changements significatifs et durables.