Dominique Chékaoui, Psychologue à Saint-Nazaire explique les états dépressifs :

 

Étude clinique :

Du latin, depressio «enfoncement», la dépression désigne un symptôme ou une maladie dont la caractéristique majeure est une humeur triste ou une perte d'intérêt (ou de plaisir) pour toute activité. Depuis l'antiquité, les descriptions cliniques avaient déjà souligné l'importance des manifestations corporelles de la dépression : perte d'appétit, fatigue intense, insomnie, impuissance. On voit ainsi que les principales fonctions physiologiques du corps sont globalement atteintes : alimentation, sommeil, sexualité, activité physique...

                                                                                                                                                                                                        Problématique corporelle :

- un affaiblissement général : les capacités physiques et psychiques du déprimé sont altérées, diminuées, tant dans l'implication dans l'action qu'au niveau affectif.

- un vécu corporel douloureux : le corps est perçu comme peu agréable, source de déplaisir, pénible, défaillant, lourd… ce qui vient renforcer une image négative du sujet sur lui-même, le tout venant finalement alimenter une spirale interactive négative du corps à l'esprit et du psychisme au corporel.

Les sentiments dépressifs (émotions et affects) et leurs représentants (idées dépressives d'auto-dévalorisation et de perte d'estime de soi) se nourrissent de ce vécu corporel négatif.

- un ralentissement psychomoteur : le déprimé doit déployer plus d'énergie pour effectuer ses activités quotidiennes. Toute action est particulièrement coûteuse et va donc demander un surcroît d'effort.

- une physiologie en berne : les grandes fonctions physiologiques (alimentation, digestion, sommeil, sexualité...) sont très affaiblies :

le corps du déprimé est dévitalisé, et le sujet en dépression en arrive rapidement à éprouver peu ou pas de plaisir dans la satisfaction des besoins.

- le déprimé dans sa relation à l'autre : l'autre est vécu comme inutile, et paradoxalement, se retrouve toujours sollicité par le déprimé, un peu comme s'il devait prendre en charge ce corps lourd et désagréable.

                                                                                                                                                                                                                 Thérapie :

Pour faire face au ralentissement psychomoteur, et plus généralement à l'investissement anesthésié du corps chez le déprimé, l'accompagnement psychologique reste une indication majeure. C'est en effet sur des sensations concrètes que le patient peut s'appuyer pour verbaliser, et commencer, ainsi, à activer ses capacités cognitives, lesquelles vont alors pouvoir être investies comme autant de moyens d'expression de ses affects.

Ce précieux soutien permet ainsi de remplir le vide intérieur propre à chaque déprimé en offrant l'occasion d'une verbalisation, d'un éprouvé qui, avec le temps, pourra s'élaborer en représentations. Ce travail permettra en même temps un soulagement des tensions, de panser ses blessures, d'entamer un travail de connaissance de soi, voire même, de se réconcilier avec la vie...